Une fois établie, les membres d’une coopérative travaillent ensemble pour financer, construire et entretenir leur logement. Les membres peuvent contribuer par le biais de l’épargne collective ou de l’apport de ressources non monétaires telles que le travail et le temps. Les logements neufs et réhabilités ont été fournis grâce à un système d’entraide et d’autogestion des ressources. Les coopératives sont gérées de manière autonome et les décisions sont prises par le biais d’une participation démocratique par le biais d’assemblées et de réunions d’entretien régulières.
Le terrain et l’unité d’habitation appartiennent à la coopérative et non aux membres individuels. Cela permet aux ménages de transmettre leur logement à d’autres membres de la famille ou de le revendre à la coopérative en échange de l’argent et du travail apportés. Toutefois, sa vente à des fins lucratives n’est pas autorisée, ce qui permet d’éviter la spéculation et de maintenir le prix des logements à un niveau abordable. Cela signifie également que la maison est adaptée aux besoins de chaque ménage, ce qui favorise la cohésion entre les membres de la coopérative, plutôt que d’augmenter la valeur marchande.
Les coopératives sont soutenues par les instituts d’assistance technique (IAT), qui sont des équipes pluridisciplinaires, indépendantes et sans but lucratif qui aident les groupes membres à créer une coopérative, à négocier avec les prêteurs et à participer à la construction de logements. Le gouvernement facilite l’accès des coopératives aux terrains urbanisés des banques foncières publiques appartenant aux villes et aux ministères nationaux. Les coopératives peuvent accéder à ces terres par le biais d’un système de loterie publique ou de fédérations.1
Mise en œuvre
Les coopératives de logement ont vu le jour en Uruguay dans les années 1960 et se sont maintenues jusqu’à aujourd’hui. Les travailleurs se sont organisés en syndicats, se sont mobilisés et ont exigé de travailler avec le gouvernement pour trouver des solutions en matière de logement, en s’appuyant sur l’expérience des coopératives dans d’autres secteurs. Le succès de trois coopératives pilotes a conduit à l’établissement d’une loi nationale sur le logement en 1968 qui a introduit plusieurs mesures essentielles, à savoir : un plan quinquennal, l’unité réajustable (un outil politique pour mesurer les niveaux de revenus sur la base de la moyenne nationale), et le Fonds national pour le logement, qui a mis en œuvre un système de subventions et de prêts à des taux avantageux accessibles aux coopératives. Le gouvernement a également mis en place un cadre juridique pour les coopératives où les membres peuvent utiliser l’épargne collective pour rembourser les prêts pour la maison et/ou apporter leur contribution pour réduire le coût total.2
Coût
La clé du succès des coopératives de logement réside dans les programmes de crédit flexibles proposés par la Banque hypothécaire d’Uruguay et les subventions offertes par le Fonds national du logement du ministère du logement. Ce dernier est financé par des cotisations salariales publiques et privées de 1 à 2 %. Les crédits couvrent 85 à 90 % de la valeur des propriétés, le solde étant fourni sous forme de capital de sueur. Le crédit est géré par l’organe directeur de la coopérative, de sorte que le paiement ne dépende pas d’une seule personne au sein de la coopérative et que les fonds puissent être mis en commun collectivement en cas de besoin.3
L’évaluation
Les coopératives uruguayennes constituent un modèle de logement bien établi en Uruguay, et cette politique perdure depuis plus de 60 ans. Le modèle de la FUCVAM a également été reproduit dans le monde entier, en particulier en Amérique du Sud et en Amérique centrale.4
« Sede de Fucvam, par Jerónimo Díaz, sous licence CC BY-NC 2.0.
Références
- 1. Bredenoord, Jan. "L'habitat coopératif autogéré par assistance mutuelle tel qu'il a été introduit en Amérique centrale entre 2004 et 2016 : l'attrait du modèle 'FUCVAM' de l'Uruguay", Journal of Architectural Engineering Technology 06 no. 01 (2017), https://doi. org/10.4172/2168-9717.1000188.
- 2. . Airstondo Martín, Graciela L. "Cooperativismo, autoayuda y autogestión : una alternativa uruguaya para la vivienda de interés social," Revista electrónica de geografía y ciencias sociales, vol VII no 146(099), August 2003. https://www.ub.edu/geocrit/sn/sn-146(099).htm.
- 3. Cazéres, José L. et al, "Una historia con quince mil protagonistas", Las cooperativas de vivienda por ayuda mutua uruguayas, 2008. https://www.juntadeandalucia.es/fomentoyvivienda/portal-web/web/areas/cooperacion/ArquitecturaObras/e51749ad-cc0c-11e4-8e2c-cd15664339ce.
- 4. Bredendoord, "Self-managed".